La caudalie

par zeio, dimanche 21 septembre 2014, 22:25 (il y a 3719 jours) @ 'trine

Je ne sais pas, pour être tout à fait franc, pas sorcellerie j'entend quelque chose que je ne pourrai pas vraiment bien expliquer, là, comme ça. Je dirais que c'est avant tout quelque chose de sauvage.
Mais Florian doit savoir très bien ce que j'entends par là. Je ne sais pas d'ailleurs pourquoi florian tu opposes sorcellerie et lucidité.

Je ne crois pas non plus à cet élitisme, je considère que chacun possède, chacun est sensible à cette pulsation vitale qui n'est pas un savoir à proprement parler, bien qu'il demande une certaine maîtrise. et parfois les êtres les plus simples en sont le mieux dotés.



"Il y a dans le mot, dans le verbe, quelque chose de sacré qui nous défend d’en faire un jeu de hasard. Manier savamment une langue, c’est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire. C’est alors que la couleur parle, comme une voix profonde et vibrante ; que les monuments se dressent et font saillie sur l’espace profond ; que les animaux et les plantes, représentants du laid et du mal, articulent leur grimace non équivoque ; que le parfum provoque la pensée et le souvenir correspondants ; que la passion murmure ou rugit son langage éternellement semblable"
Baudelaire (L'Art romantique)



Les points les plus importants à mes yeux sont "quelque chose de sacré" et "langage éternellement semblable"
Langage éternellement semblable est en soi un paradoxe : la langue mue à travers les âges si tant est qu'elle est vivante.
Éternellement semblable (language de la passion en l'occurrence) semble dénoter une pensée de baudelaire, selon laquelle il y a un point sacré, situé au-delà du language, qui peut toucher les poèmes aussi bien que les parfums et les fleurs, et qui date "d'avant les lèvres".

Le verbe "rugir" tombe ici à point nommé. --> sauvage

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