question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Écrire, mercredi 08 avril 2015, 12:34 (il y a 3520 jours) @ zeio

La souffrance comme moteur obligé de la belle écriture exprime, dans le meilleur des cas, une conception romantique de la création. C'est une posture datée, en ce sens qu'elle se rattache à une configuration historique donnée.

Dans l'optique la plus discutable, c'est un moyen de valoriser sa souffrance, d'en faire l'alpha et l'oméga de son inspiration. Parvenu à ce stade, on peut considérer, indépendamment du résultat atteint, que c'est la marque même de l'élection. Je souffre, donc, je suis l'élu (ici, le poète). Ma souffrance est le signe nécessaire Et suffisant de mon élection, qui dès lors devient jouissance. Qui plus est, une jouissance indépendante de toute réalisation et de toute reconnaissance.

Je dispose ainsi d'une motivation à toute épreuve. J'ai acquis une certitude qu'aucun réel ne pourra contrecarrer. J'ai bâti une tour d'ivoire aussi souffreteuse qu'inexpugnable.

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